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[Population du Monastere Cabrespine][Livre d'or de l'aveyron][Chateau du fau de Peyre]
Le Château du Fau de Peyre
II existait au Fau un château appartenant aux comtes de Peyre. D'après la tradition orale, ce château, de style Renaissance, aurait été construit en grande partie avec les pierres du château de Beauregard en notre commune. Ce dernier se serait-il écroulé de lui-même ou a-t-il été démoli par l'ordre de Richelieu, suite à la destruction de la forteresse de Peyre ?A la Révolution le château du Fau fut déclaré « bien national » et aurait été acquis à la vente par le maire de l'époque qui l'achetait à son compte personnel. On ne sait pas s'il le garda longtemps. La commune l'aurait acquis en 1830, mais nous ne connaissons pas le nom du vendeur. Avant 1900, cette grande bâtisse abritait la mairie et peut-être même l'école.Au début du siècle, ce fut le pignon Ouest qui s'écroula entraînant dans sa chute un angle et une partie de la façade et presque la moitié du toit. D'après M. Astruc, doyen d'âge du village la partie restante du toit s'effondrait en grand fracas et dans un nuage de poussière en juillet 1928. Vers 1930, jeunes écoliers, nous regardions une équipe d'hommes récupérant des pièces de charpente pour refaire le plancher du clocher de notre église. Puis ce fut la façade qui s'écroula dans les années 40 après une période de fortes pluies. Seuls, restaient debout une partie du mur arrière et le pignon Est. De ce dernier, de temps à autre, se détachaient des pierres qui tombaient dans le chemin où passaient les enfants pour se rendre à l'école. Devenu danger public, en 1963, la municipalité décida de le faire démolir. Les pierres furent données à Mme la comtesse de Brion qui le fit démolir et amener les pierres à proximité de sa propriété de Chaffol, commune de Noalhac, où on peut encore voir moellons et colonnes en granit entassés et recouverts par les orties et broussailles.En possession de deux photographies datant du début du siècle, nous avons de précieux témoignages de ce qu'était ce château quand il était en état. Sur la première photo, prise du lieu-dit la Croix-longue à hauteur des routes d'Aumont et de Nasbinals, on pouvait voir une partie de la façade et la partie du toit encore en état. Le château, au milieu des autres habitations, faisait figure de mastodonte, dépassant en hauteur le clocher et de plus d'un étage le toit du presbytère. Sur la seconde photo, prise de près, nous avons la porte d'entrée, tout le côté gauche de la façade et une bonne partie du toit.C'est ainsi que joignant nos souvenirs d'enfance et ces précieux documents, en respectant la symétrie et les rapports longueur-hauteur, nous avons réalisé une sorte de croquis-portrait du château tel qu'il était il y a plus d'un siècle. Sur ce croquis, on voit qu'il était construit en moellons de granit d'épaisseur à peu près régulière. L'encadrement de la porte était soigneusement taillé avec prismes en relief sur deux côtés. A chaque étage, une corniche en relief traversait la façade à hauteur des ouvertures. A chaque angle de la façade une échauguette permettait la surveillance des alentours. Au-dessus de la porte et au niveau du troisième étage, on remarque trois corbeaux qui devaient servir de support à une bretèche supprimée par la suite et l'emplacement a été muré. Sur l'arrière et le pignon que nous avons vu en droit, on notait quelques meurtrières. A l'intérieur, il semble que le rez-de-chaussée était divisé en plusieurs pièces voûtées. Face à la porte d'entrée et au fond d'un couloir, dans une large tour en maçonnerie, un escalier monumental en granit montait en colimaçon jusqu'au plus haut étage. Ceux qui ont connu la façade de ce château avant qu'elle ne s'écroule, ont dû remarquer que certaines ouvertures aux fenêtres à meneaux avaient été totalement ou en partie murées. On peut penser que ces ouvertures avaient été fermées pour obtenir une baisse de l'impôt sur « portes et fenêtres » qui existait à une certaine époque. Face au pignon Est, juste de l'autre côté du chemin, un monolyte de granit de forme plutôt arrondie, pesant plus de cinq tonnes, est en équilibre instable sur une encore plus grande roche sortant du sol. Sur certains documents elle est citée « pierre branlante ». Quand nous étions écoliers nous nous amusions à la balancer avec une barre de bois en guise de levier. Elle est toujours là, quelque peu recouverte pas des arbustes épineux.Nous avons déjà dit, ce château était propriété des comtes de Peyre et semble-t-il, destiné aux ecclésiastiques de la famille. Dans « Biographies Lozériennes » nous avons relevé ce qui suit ; « En 1670, une bande d'individus armés s'introduisit dans le château de la Baume, ayant à sa tête Aymard de Grollée de Virville, connu sous le nom d'abbé de Montredon. Sur les indications de celui-ci, les portes de plusieurs chambres et cabinets furent forcées et tout ce que ces pièces renfermaient en joyaux, argenterie, linge, fut pris et transporté au château du Fau-de-Peyre, résidence habituelle de l'abbé. Le frère de celui-ci, César de Grollée, comte de Peyre, le traduisit devant les tribunaux. Les débats furent féconds en accusations accablantes pour César. L'abbé déclara n'avoir agi que d'après les ordres de sa mère, Marguerite de Soulages. Celle-ci pour se disculper, affirma que César, en dépit de ce qu'il lui devait de respect, l'avait chassée du château. Il avait même poussé l'oubli jusqu'à soudoyer les misérables qui avaient pillé sa modeste chambre à Saint Sauveur. Les débats prouvèrent aussi que César nourrissait une haine profonde contre son frère ».Aux archives du départementales nous avons découvert dans l'état-civil de notre paroisse la naissance de l'un des derniers propriétaires de ce château. Nous vous livrons le texte intégral :« Noble Joseph Henry du Mas, fils à noble Jean-François, seigneur de Cultures, le Fau et autres places, et Suzanne Daudé, dame du Fau, mariés, de Mende, est né le 22ème et baptisé le 23ème octobre 1722. Le parrain, M. Joseph Fornier, prêtre et vicaire de Fau. La marraine, Marie de Merle de la Gorce, dame de Cultures, sa grand-mère.Présents : Vital Astruc de Rimeizinc et Pierre Gotty du Fau.Ont signé : Joseph Fornier, parrain Gotty, Astruc, curé ».Auguste Rouzeyre
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